Mi agradecimiento al poeta y traductor Rémy Durand por su excelente trabajo.
Muerte en Venecia
Dejar que el tiempo sea esta evasión
en la sala de cine,
esta mezcla de planos y ciudades de agua,
cuando contamos a desconocidos
una verdad desconcertante
después de haber estado frente al mar,
frente a la duda y la desidia,
frente a amantes que observan a través de biombos.
Esta penumbra del cinematógrafo
nos restituye lo dejado atrás:
un estío remoto, la costumbre
de ascender las colinas de gladiolos salvajes
donde te revolvía los cabellos.
Aschenbach come fresas,
el tinte le chorrea por las sienes,
su delirio está hecho de música y efebos.
Busca el último soplo de embriaguez.
Pasa a cámara lenta la Belleza.
v
Mort à Venise
Laisser au temps
devenir cette évasion
au cinéma,
ce mélange de
cartes et de villes aquatiques
quand nous
racontons à des inconnus
une vérité
déconcertante
après avoir été
face à la mer,
face au doute et
à l’apathie,
face à des amants
qui observent à travers des paravents.
Cette ombre du cinématographe
nous restitue ce
que nous avons laissé derrière nous :
un été lointain,
l’habitude
de monter sur les
collines aux glaïeuls sauvages
où je te
décoiffais.
Aschenbach mange
des fraises,
La teinture coule
sur ses tempes
son délire est fait de musique et d’éphèbes.
Il cherche la
dernière bouffée d’ivresse.
La beauté passe
au ralenti.
Café Mabrouk, Tánger
Elijo la quietud,
aquella metafísica que gira
en torno a las teteras,
donde hay un tiempo líquido,
humeante
que transcurre entre juegos de
tahúr.
El tiempo medieval de relojes de arena
y de los matemáticos.
El tiempo en que el joyero corta láminas de ámbar
y el comerciante es verbo y oratoria,
entre los cofres y la platería
y gargantillas bereberes.
El tiempo de la muerte
que pasa por el zoco en parihuelas,
del amante que busca manchas de nacimiento
como revelaciones.
El tiempo en que te escondes
y te imagino en una casa antigua
donde entra poca luz
y retumba el bullicio
del sur de la medina.
Bajo uno de los arcos,
la imprecación de los mendigos.
Recuerdos de una tarde en Udaipur.
El perfumero mezcla
lilas y bergamota.
v
Café Mabrouk,
Tanger
Je choisis le
calme,
métaphysique qui
tourne
autour des
théières fumantes,
là se trouve un
temps liquide
qui s’écoule
entre les jeux de tahur.
Le temps médiéval
de sabliers
et des
mathématiciens.
Le temps où le
bijoutier découpe des feuilles d’ambre
où le commerçant
est verbe et éloquence,
entre coffres et
argenterie
et colliers
berbères.
Le temps de la
mort
qui passe dans le
zouk sur des brancards,
celui de l’amant
qui cherche des taches de naissance
comme des
révélations.
Le temps où tu te
caches
et je te vois
dans une ancienne maison
où pénètre peu de
lumière
et où retentit le
vacarme
du sud de la
médina.
Sous l’une des arches
l’imprécation des
mendiants.
Souvenirs d’une
après-midi à Udaipur.
Le parfumeur
mélange
lilas et
bergamote.
© Verónica Aranda
© Traducción: Rémy Durand
Muy bonitos. Enhorabuena, Kavita.
ResponderEliminarMuy bonitos. Enhorabuena, Kavita.
ResponderEliminarGracias, ojos bosques! Suenan mucho mejor en francés. Besos
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